Comment rédiger son mémoire CESF et adopter la bonne méthodologie ?

Dans cette page vous trouverez une méthodologie et exemple complet d’un mémoire rédigé par une CESF sur les représentations du handicap chez les femmes d’Afrique de l’Ouest. Surtout, vous verrez comment on articule les concepts théoriques et l’enquête de terrain. Si vous souhaitez obtenir une méthodologie complète du mémoire, je vous renvoie à l’article que j’ai fait pour les élèves en formation d’assistant social qui présente toute la structure de cet écrit.

Bon courage !

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Si vous vous sentez concerné(e) par ces différents obstacles, je vous invite à me contacter.

Je suis Sébastien, expert du secteur médicosocial et mentor des étudiants du social, de l’éducatif, du paramédical, de l’encadrement, licence/master universitaire et des candidats à la VAE (livret 2).

N’attendez plus le dernier moment pour avancer dans vos dossiers et subir le stress de la page blanche ou de la procrastination.

En effet, tout comme vous j’ai été confronté à des études éprouvantes (formation d’assistant social, puis CAFERUIS et master en sociologie des organisations option management et ressources humaines).

J’ai dû travailler en parallèle de ma scolarité mais aussi suivre mes formations alors que j’avais des enfants en bas âge.

Ce sont les freins et le manque que j’ai vécus qui m’ont incité à proposer mes services d’accompagnement.

Ainsi, je vous propose d’en savoir davantage sur mon parcours, mes prestations, la Foire Aux Questions (FAQ) et mes tarifs en cliquant sur les liens suivants (également disponible dans le menu) :

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MÉTHODOLOGIE DE LA RÉDACTION DU MÉMOIRE CESF : EXEMPLE ET PRÉSENTATION D’UN CHAPITRE DE LA PHASE EXPLORATOIRE 


Chapitre II : Les représentations sociales du handicap chez les familles primo-arrivantes originaires d’Afrique de l’Ouest 

Lors de ce deuxième chapitre nous allons mettre en lumière en quoi les aspects culturels ou religieux des familles primo-arrivantes d’Afrique de l’Ouest ont impacté sur le regard et l’acceptation du handicap. Nous allons particulièrement concentrer cette partie sur les parents dont l’un des enfants est porteur d’un handicap mental et nécessitant une prise en charge médico-sociale adaptée. 

1. Des représentations sociales structurant le traitement du handicap en Afrique de l’Ouest


Sticker (1997)  explique que la perception du handicap varie selon la place que la société lui accorde. Ainsi, d’après l’auteur, « Il n’y a pas de « handicap » ou « handicapés » en dehors de structurations sociales et culturelles précises. Il n’y a pas d’attitudes vis-à-vis du handicap en dehors d’une série de références et de structures sociétaires». Nous comprenons que la culture africaine se différencie de la culture occidentale de par les différences culturelles et sociales et qu’en conséquence le regard posé sur la situation de handicap n’est pas forcément homogène. En effet, nous pouvons nous demander comment est gérer ce type de situation dans des pays fortement marqués par une imprégnation du culturel et du religieux au sein des groupes. 
Le concept de représentation sociale a été introduit en psychologie sociale par Serge MOSCOVICI  en 1961 dans son ouvrage intitulé La psychanalyse, son image et son public. Contrairement à ce que le titre pourrait laisser entendre, cet ouvrage de 650 pages ne concerne guère la Psychanalyse en tant que telle. Il se consacre plutôt à l’étude de l’ « image de la psychanalyse dans le grand public français ».  Pour MOSCOVICI, la représentation sociale est un système de valeurs, de notions et de pratiques relatives à des objets, des aspects ou des dimensions du milieu social, qui permet non seulement la stabilisation du cadre de vie des individus et des groupes, mais qui constitue également un instrument d’orientation de la perception des situations et d’élaboration des réponses. 
De ce fait les réponses apportées à la prise en charge des enfants en situation de handicap dans les pays d’Afrique de l’Ouest peuvent être différentes. La culture traditionnelle est majoritaire bien que la culture moderne prenne de l’ampleur. Ainsi parmi l’échantillon interrogé dans le cadre de ce mémoire CESF trois personnes valident ces deux aspects. Parmi-eux, Efoloko explique que « quand on a découvert que notre enfant était différent nous n’avons pas voulu qu’il soit dans une structure spécialisée. De toute façon au Congo c’est très rare il faut aller en ville. Et puis on a pas trop l’habitude vous savez. Chez nous on s’occupe des malades et on les garde à la maison ».Cette personne met ainsi en évidence une solidarité intergénérationnelle qui prime sur une prise en charge institutionnelle de  l’enfant handicapé. 
A l’inverse nous pouvons également constater que le poids des représentations est moins fort chez les publics ayant réalisé des études supérieures au sein de leur pays d’origine. Mahoua révèle à la CESF où j’ai réalisé mon stage que « c’est vrai que dans mon pays (le Mali) on prend souvent en charge nous-mêmes les enfants handicapés. Mais ça dépend des tribus. Nous on vit en ville et on a fait des études à l’université, on a voyagé. On raisonne différemment et on accepte les aides provenant des médecins et des associations » 
Dès lors, nous comprenons qu’il co-existe deux visions opposées du handicap et de sa perception selon le milieu social d’origine des familles. Ainsi, une personne ayant évolué dans un milieu rural hors de l’accès à l’information aura, d’après les témoignages, davantage tendance à rejeter les prises en charges médicales au profit d’une solidarité intergénérationnelle. 

2.  La magie, les rites et les actes de sorcellerie comme rationalisation du handicap


La magie constitue un champ d’observation intéressant à prendre en compte dans ce mémoire CESF pour étudier les mécanismes explicatifs des théories dans un domaine aussi fondamental que la compréhension des croyances collectives. En première lecture, les débats qui ont agité l’anthropologie et la sociologie font apparaître une constellation de positions diverses. En fait, cette complexité est apparente, dans la mesure où la magie a suscité trois interrogations majeures. La première porte sur la définition de la magie élaborée en fonction de la religion et de la science. La seconde concerne les différentes fonctions psychologiques, sociales et cognitives exercées par la magie. La troisième a pour objet d’identifier les conditions de la variation, dans le temps et dans l’espace, des croyances magiques. Ces débats fournissent ainsi un fil conducteur et offrent la possibilité de comparer le pouvoir explicatif de théories confrontées à une croyance apparemment irrationnelle. Parmi les diverses expressions adoptées par l’anthropologie et par la sociologie, une seule semble apte à répondre aux critères d’une théorie transposable à ce mémoire
Expliquer la magie, c’est restituer les raisons qui amènent des croyants à adhérer à des représentations subjectivement fondées, c’est donc restituer un point de vue qui conduit un croyant à se convaincre de la cohérence et de la validité empirique de ses représentations. Cette approche de la croyance magique est notamment perceptible dans les écrits d’Emile Durkheim, de Max Weber et d’E. E. Evans-Pritchard , écrits qui combinent une ample description du contexte dans lequel la magie s’insère à une analyse fine et complexe des facteurs cognitifs concourant à l’adhésion à cette croyance. 

3. Le rapport à la religion et les formes de punition divine au regard du handicap de l’enfant 


Le handicap est parfois perçu comme une punition des dieux pour les méfaits des parents. Les enfants handicapés sont enfermés parce qu’on pense qu’ils font honte à leur famille. Les bébés handicapés sont abandonnés dans l’espoir qu’ils meurent. Certains pensent que le handicap est causé par la sorcellerie et les esprits du mal. C’est pourquoi les personnes handicapées ne sont souvent pas considérées comme des êtres humains à part entière. 
Néné, mère de famille d’origine Sénégalaise me confit lors de l’entretien avec ma référente CESF que  « pour certains c’est un enfant qu’il faut éviter de rencontrer sur son chemin car il peut porter malheur,  mais pour d’autres il faut nécessairement le croiser ou lui serrer la main en lui donnant quelque chose car ses prières portent chance ».
 Il est devenu courant de définir notre modernité occidentale par « la sortie de la religion ». Selon certains auteurs, la Religion correspondrait à un besoin, chez l’homme, de donner sens à son existence, à sa présence dans le monde. Elle permettrait de donner des repères, une sorte de grille de lecture pour comprendre l’environnement au sens large. Elle structure les communautés puisque, au-delà du sens, la religion prescrit et interdit à travers des règles et des valeurs.

4. L’approche ethnopsychiatrique du regard posé sur le handicap 


L’ethnopsychiatrie est une discipline qui a pour objet l’analyse de tout le système thérapeutiques sans exclusive ni hiérarchie, (…) se propose de les décrire, d’en extraire la rationalité propre et surtout de mettre en valeur leur caractère nécessaire.  Le patient devient expert, compétent, « si vous étiez chez vous, qui iriez-vous voir ? » elle construit un savoir nouveau fondé sur le savoir des migrants. Il faut donc faire tomber la barrière de la langue par un interprète médiateur culturel qui n’est pas un simple interprète. De plus, cela permet de sortir de la relation duale, donner la parole au patient et cherche que tous soient d’accord. La langue est une nécessité préalable à toute relation. Elle construit l’individu, c’est indispensable pour que le patient puisse intervenir dans sa langue maternelle. La souffrance est toujours mieux parler dans la langue maternelle. Il faut essayer de se mettre à la place de. Il ne doit pas y avoir une théorie qui prime mais la co-construction d’une théorie qui aura du sens pour le patient.
Tobie Nathan se démarque de la théorie de Devereux. Il transforme la relation de pouvoir. C’est une rupture avec le passé. La consultation se fait en cercle (dans certaines cultures, le face à face avec un médecin est quelque chose qui génère une angoisse d’où un cercle qui évoque une communauté), avec plusieurs thérapeutes, avec la personne et quelques référents et un médiateur interprète. Les Co-thérapeutes se parlent en émettant des théories. Ils ne parlent pas directement à la personne pour qu’elle ne se sente pas « bombardée » de questions. Mais la personne entend toutes les propositions et intervient quand elle le souhaite. Il n’y a pas de théorie préétablie à l’avance. Cette façon de faire qui rend la personne experte rompt avec la notion de pouvoir dans la relation et le cadre freudien. 

5. Le handicap vécu comme une exclusion et une stigmatisation dans l’ordre social 


Le concept d’exclusion se caractérise par trois dimensions (ONPES, 2002)  à savoir la sphère économique (précarité de l’emploi ou de ressources), la non reconnaissance (non accès aux droits sociaux, civils ou politiques) et au délitement des relations sociales au sein des groupes. Cette dernière caractéristique à savoir l’exclusion sociale nous intéresse tout particulièrement dans le cadre de ce mémoire CESF. En effet, l’enquête de terrain a mis en évidence que parmi les personnes interrogées, trois ont fait état d’une exclusion par les pairs des personnes en situation de handicap mental engendrant des coupures avec les liens amicaux, familiaux et communautaires. 
Maryam, une mère d’un enfant avec des troubles autistiques précise que « de là où je viens, les enfants handicapés sont mal vus pour beaucoup de personnes. Ce n’est pas comme en France où on a pitié d’eux. Chez nous on pense à plus tard, un enfant handicapé est une bouche à nourrir mais qui ne pourra pas travailler et ramener de l’argent à la famille. Et dans le village d’où je viens nous n’avons pas de centre comme ici (en France) c’est la famille qui s’occupe de l’enfant. Et même après les parents sont mal vus. Si je suis venue en France c’est aussi à cause de cela. Je ne me sentais plus à ma place ».
A travers ce témoignage Maryam met en évidence un élément qui nous permet de saisir dans quel contexte peuvent vivre les personnes confrontées du handicap. En effet, nous apprenons que l’utilité sociale au sein d’un groupe a toute son importance. Si la personne n’est pas en capacité d’assurer une productivité permettant d’assurer des moyens de subsistance à la population celle-ci devient alors inutile au sein du système social établi.  En ce sens, Maryam a fait le choix de s’établir en France en vue d’assurer également à sa famille une insertion permettant de trouver une place reconnue dans la société. 

N’OUBLIEZ PAS DE FAIRE UNE MINI CONCLUSION APRÈS CHAQUE CHAPITRE DE VOTRE MÉMOIRE CESF 

Pour conclure ce deuxième chapitre, nous pouvons constater que les éléments théoriques confrontés à la réalité de terrain permettent de connaitre et d’analyser les causes et certains facteurs symboliques qui interviennent dans la perception du handicap. En effet, nous ne pouvions nous contenter de supposer que les personnes dotées d’un modèle culturel différent du notre rencontrent des difficultés à collaborer avec les professionnels dans le cadre de l’accompagnement médico-social de l’enfant en situation de handicap. De même cet éclairage proposé par cette partie favorise la compréhension de ces populations en reconsidérant leur place dans la prise en charge afin de ne pas rester centré sur un traitement différent du handicap. Il est notamment apparu un besoin de prise en compte de certaines pratiques ancestrales ou rituelles telles que la magie ou le fait religieux, surtout, nous l’avons vu, en milieu rural où la place occupée par les personnes en situation de handicap influence fortement les rapports sociaux.

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